L'incubateur technologique wallon WSL à la sixième place mondiale

Auteur: L'Echo (18/11/2019)
Temps de lecture: 5min
Date de publication: 04/12/2019 - 09:24
Dernière mise à jour: 09/12/2019 - 16:20

Déjà primé en 2018, WSL, l’incubateur wallon pour les techno-entrepreneurs, a encore progressé et intègre le top 10 des incubateurs publics les plus performants au monde.

WSL primé au niveau international: l’incubateur wallon pour les techno-entrepreneurs a été classé à la sixième place dans une étude menée par l’association internationale suédoise UBI Global. Une belle reconnaissance pour WSL, qui se retrouve ainsi parmi les dix incubateurs technologiques publics les plus performants au monde, aux côtés de poids lourds logés dans de grandes villes comme Baltimore, Turin ou Pékin.

Au niveau européen, WSL est classé quatrième. Outre les incubateurs publics, le classement d’UBI Global comprend plusieurs autres catégories, comme les incubateurs universitaires, les incubateurs privés, les projets hybrides ou différents types d’accélérateurs pour start-up.

L’incubateur wallon se détache particulièrement pour certains critères, comme le chiffre d’affaires généré chez ses start-up ou le taux de rétention des sociétés en Wallonie. "Nous sommes tout petits parmi beaucoup de grands, dans un classement qui tient compte de pas mal de critères, vingt et un en tout", souligne Agnès Flémal, directrice générale de WSL. Nous sommes particulièrement bons pour ce qui est de garder les talents, puisque tout le monde reste en Wallonie. Il y a d’autres incubateurs, qui sont plutôt des accélérateurs, qui attirent des start-up en Wallonie et qui les incubent. Mais après, ils repartent. On n’a jamais de garanties que ces sociétés restent, ce qui pose des problèmes d’utilisation d’argent public."

Lors du palmarès précédent d’UBI Global (2017/2018), l’incubateur wallon s’était déjà hissé parmi les quinze meilleurs mondiaux. "On avait été plutôt agréablement surpris de voir qu’on n’était pas mauvais et on s’est dit qu’on allait travailler sur nos points faibles", relève encore la directrice de WSL. "Tous les cinq ans, on met tout à plat et on envisage une nouvelle vision en repartant à zéro. On essaie de voir ce que doit être le métier de WSL pour développer de la valeur pour la Région et créer un nouveau tissu industriel, ce qui est notre job".

La progression de WSL est d’autant plus remarquable que le nombre d’incubateurs et d’accélérateurs a été élargi par rapport au dernier classement, passant de 259 à 364 participants. Dans le ranking d’UBI Global apparaît par ailleurs un autre nom belge: celui de l’institut de recherche Imec de Leuven, qui s’est placé parmi les cinq meilleurs accélérateurs au monde liés à une université.

Enfin, EIT Digital, l’accélérateur de l’Institut européen d’innovation et de technologie, dédié au numérique, une structure financée par l’Union européenne mais basée à Bruxelles, est, quant à lui, repris parmi les cinq meilleurs accélérateurs publics.

Installé à sa création, en 2000, au Science Park sur le site du Sart-Tilman à Liège, WSL a rejoint il y a un an le Val Benoît, le long du quai Banning menant vers Sclessin. Initialement spécialisé dans les sciences spatiales, l’incubateur s’est au fil du temps ouvert aux différents métiers de l’ingénieur et ratisse aujourd’hui beaucoup plus large. Ces dernières années se sont ainsi ajoutés l’internet des objets et les dispositifs connectés, ainsi que les dispositifs médicaux, pour lesquels un accélérateur a été créé. Un booster dédié aux technologies environnementales est également en cours de finalisation.

WSL est financé par une ligne budgétaire de la Région wallonne, "qui varie au gré du vent", selon sa directrice. "Cela limite nos interventions. Nous avons dû resserrer le nombre de projets incubés pour nous concentrer sur la deep tech et laisser de côté des projets parfois intéressants, mais pas vraiment originaux au niveau technologique. On ne prend plus que des projets qui ont une technologie disruptive et qui plus est, menés par des gens qui ont une maîtrise technologique".

En rehaussant ainsi le niveau d’exigence à l’entrée, le nombre de projets acceptés chaque année tournera désormais autour d’une dizaine, contre une quinzaine par le passé. "Mais on reçoit toujours autant de projets", précise Agnès Flémal, qui ajoute ne pas vouloir se lancer dans des prises de participation dans les sociétés incubées.

WSL accueille au total une septantaine de start-up et de scale-up, qui restent en moyenne entre trois et cinq ans. Cette année aura été marquée par le rachat de deux pépites passées par WSL: Cefaly, qui avait connu une belle croissance ces dernières années, a été reprise par un fonds d’investissement nord-américain, tandis que Smartnodes (qui était toujours dans l’incubateur) est passée dans le groupe français Lacroix. D’autres vont suivre, selon Agnès Flémal.

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