"Nous optons pour un régime de temps de travail moderne"

Auteur: By Erik Prieels, responsable RH chez Audi Brussels
Temps de lecture: 3min
Date de publication: 09/08/2018 - 15:57
Dernière mise à jour: 23/10/2018 - 09:23

Les possibilités de déployer des collaborateurs avec davantage de flexibilité individuelle sont encore trop limitées aux yeux d’Audi Brussels. Erik Prieels, son responsable des ressources humaines, attend donc beaucoup des nouvelles règles liées au travail faisable et maniable : "La flexibilité individuelle est assurément à notre programme. Ce n’est pas seulement une question de modernité : c’est indispensable."

L’autonomie représente elle aussi un sujet de plus en plus prégnant chez Audi Brussels. "Prenez les heures supplémentaires", illustre Erik Prieels. "Nous laissons un nombre croissant de collaborateurs choisir la manière de les compenser : sous forme pécuniaire ou par un mobile. Mais il est également possible – pourquoi pas ? – de convertir l’argent en temps. Laissons à chacun le choix de ce qui est important pour lui."

Plus Minus Conto

"En matière de flexibilité collective, nous faisons, en tant que constructeur automobile, office de pionniers du travail faisable et maniable avec notre Plus Minus Conto", poursuit Erik Prieels.

Chez Audi Brussels, le régime du Plus Minus Conto prévoit un temps de travail moyen de 38 heures par semaine sur une période de six ans. Pendant cette durée, les collaborateurs travaillent plus ou moins en fonction des fluctuations saisonnières.

Chez Audi Brussels, l’accord sur le Plus Minus Conto permet de travailler non pas en cinq mais en six équipes par semaine, soit une de plus le samedi. L’aspect collectif réside dans le fait que tous les départements de production sont appelés simultanément. "C’est l’un des points d'amélioration que nous avons déjà identifiés, déclare à ce propos Erik Prieels. "Si l’on veut plus de flexibilité, cela doit être possible de temps à autre – ce que nous expérimentons déjà à l’occasion, en concertation avec les partenaires sociaux."

Dans la nouvelle loi sur le travail faisable et maniable, le régime de l’épargne carrière peut offrir une solution, estime le responsable des RH. "C’est un autre de ces thèmes qui nous occupe. En interne, nous l’avons baptisé ‘Plus Minus Conto 2.0’. Chez nous, par exemple, la période de six ans est trop courte pour obtenir la flexibilité requise, tant en plus qu’en moins."

Cadre strict

L’orientation prise par la loi sur le travail faisable et maniable réjouit Erik Prieels, même si les choses ne vont pas assez vite à ses yeux.

Il se dit également inquiet des cadres trop stricts qui limitent l’innovation et l’expérimentation. "Nous avons opté pour des régimes de temps de travail modernes, des comptes de travail modernes, mais aussi une gestion moderne de la santé. Si nous sommes tous – employeurs et travailleurs – convaincus que c’est positif, nous devons tout simplement le mettre en pratique. La législation n’est pas encore adaptée ? Il nous faut alors promouvoir une réforme. Je suis persuadé que le législateur recherche des personnes aptes à prendre des initiatives et à jouer les locomotives. Si nous pouvons être une source d’inspiration, nous le ferons très volontiers."

Des régimes innovants, des cadres moins stricts, davantage de flexibilité individuelle… Que pensent les partenaires sociaux de telles initiatives? "Cela ne pose pas trop de problèmes", répond Erik Prieels, tout en soulignant la nécessité de faire preuve de compréhension envers un syndicat lorsque celui-ci annonce à ses adhérents qu’il faudra également travailler le samedi.

Son conseil ?

Définir un objectif commun, prendre des dispositions claires et les respecter scrupuleusement. "Lorsqu’on poursuit un objectif unique – comme la flexibilité individuelle que souhaitent aussi les travailleurs – on trouve aisément la motivation nécessaire auprès de toutes les parties."

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