La procrastination. Sabotage ou stratégie ?

La procrastination : tendance à remettre au lendemain, à ajourner, à temporiser. Nous sommes tous un peu procrastinateur. Les pires conséquences ? Des délais ou promotions manquées, des tensions inutiles dans nos relations, des amendes salées ou des transformations sans fin. Mais généralement, la procrastination se résume à : arriver en retard, accumuler les dossiers sur votre bureau ou reporter inutilement les rendez-vous pénibles. Vous plaidez coupable ? Alors lisez ce qui suit, car la procrastination peut aussi être bonne pour votre santé.  

Procrastiner… peut s’avérer être une stratégie intelligente

La procrastination est généralement perçue comme un défaut. Nous l’associons à la paresse, l’échec ou la passivité. Mais la procrastination a aussi été adoptée par les dirigeants grecs et romains : ne rien faire sauf en cas de nécessité absolue. La procrastination est donc aussi une stratégie, et surtout une façon saine de gérer votre temps et votre énergie. Parce qu’il est hors de question de sombrer dans le burn out !

Procrastiner… peut mener à des décisions mieux éclairées

Attendre jusqu’au dernier moment ? Scandaleux ! Comme si ce dossier, cet entretien d’embauche ou cet examen n’étaient pas important. On pourrait dire que la procrastination est la preuve flagrante d’un manque de motivation. Et si c’était tout le contraire ?  

Le plus souvent, nous reportons pour ne pas prendre de mauvaise décision. Et c’est tant mieux, parce que prendre plus de temps et recueillir plus d’informations sont les ingrédients essentiels d’une prise de décision éclairée. Dans une vision à long terme, une approche impulsive et irréfléchie ne l’emporte jamais sur une approche réfléchie.

Procrastiner… vous coûte aussi de l’énergie

« Il me FAUT absolument ce septième cappuccino pour pouvoir commencer »… vous connaissez ce sentiment ? Facebook qu’il FAUT checker. Votre bureau qu’il FAUT ranger. Tout reporter sans arrêt, cela ne demande pas que du temps – houla, déjà une heure de passée – mais aussi énormément d’énergie.

Parce que quand vous reportez une tâche ou une conversation difficile, vous réservez ou bloquez une partie de votre « mémoire de travail ». Et moins il y a de mémoire de travail disponible, moins vous arrivez à vous concentrer sur les choses importantes et moins importantes. Vous n’arrivez donc plus à établir des priorités et courrez dans tous les sens. Résultat ? Vous n’avez plus de temps pour le vrai travail. Quel dommage !

Procrastiner… peut aussi cacher certaines inquiétudes

Vous aviez la gueule de bois le jour de votre entretien d’embauche ? Vous avez alors une bonne raison d’avoir raté l’examen et de ne pas avoir obtenu le poste. Une bonne raison ou une bonne excuse ? Appelez-le comme vous voulez… c’était la faute de votre gueule de bois, pas de vos capacités. Même si, au final, vous êtes le seul à avoir saboté votre chance d’un meilleur job.  

Cela vous arrive souvent et vous êtes le roi de la procrastination ? Votre tendance à tout reporter vous cause-t-elle des torts à l’école, au travail ou dans vos relations ? Alors, il y a certainement plus que ça. Il s’agit peut-être de perfectionnisme ou d’une peur cachée de l’échec…

Que pouvez-vous faire ?

• Rome n’a pas été construite en un jour. Si vous reportez votre tâche parce qu’elle vous semble trop importante (et vous ne savez pas par où commencer), ça ne la rendra pas moins imposante. Divisez cette méga-tâche en petites actions bien définies et allez-y pas à pas.

• Commencez. Lorsqu’une tâche vous semble monstrueusement difficile à accomplir, le mieux est encore de… commencer. Et aujourd’hui. Vous vous sentirez mieux dans votre peau car vous aurez une meilleure vision des prochaines étapes à suivre.

• Le perfectionnisme peut vous paralyser, mais il vaut mieux présenter un travail qui peut encore être amélioré plutôt que de ne rien présenter du tout par souci de perfection.

• Mettez-vous à l’aise et assurez-vous que toute distraction soit hors de votre portée. Par exemple, ne posez pas votre téléphone sur votre bureau. Mettez-le plutôt dans votre sac, hors de votre vue. Vous avez un collègue bavard dans les parages ? Mettez un casque sur vos oreilles !

• Faites de votre agenda votre meilleur ami, parce qu’une bonne gestion (entendez par là « réaliste ») de votre planning vous aidera à ne pas remettre certaines choses à plus tard.

Connaissez-vous ou êtes-vous vous-même un procrastinateur né, un angoissé de l’échec ou un grand perfectionniste ? Quelle est la solution selon vous ? Dites moi tout.