Pause de midi : un travailleur peut-il luncher rapidement tout en travaillant ?

Un travailleur peut-il sauter la pause de midi afin de pouvoir continuer à travailler ?

La prise d'une pause est obligatoire après 6 heures de travail. La durée de celle-ci est fixée au niveau du secteur ou de l’entreprise. Il n’y a pas de règle spécifique mais la durée minimale de la pause doit être de 15 minutes. Les jeunes travailleurs de moins de 18 ans bénéficient quant à eux d'une pause plus longue, à prendre après 4,5 heures de travail. Le moment et la durée de celle-ci doivent également être repris dans le règlement de travail.

En outre, un employeur qui fait travailler son personnel sans pause risque des sanctions pénales. Il est donc interdit de sauter la pause de midi ou de prendre un casse croûte rapide tout en continuant à travailler afin de pouvoir quitter le bureau plus tôt.

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La durée de la pause de midi, est-elle considérée comme temps de travail ? Est-elle rémunérée ?

En principe, la pause de midi ne compte pas comme temps de travail et n'est dès lors pas rémunérée.  En effet, seul le temps durant lequel le personnel est à la disposition de l'employeur est considéré comme du temps de travail.

Exceptionnellement, la pause peut compter comme temps de travail si le travailleur doit être disponible pour, par exemple, répondre à un appel imprévu.

Les heures prestées pendant une pause peuvent-elles être considérées comme des heures supplémentaires ?

En ce qui concerne les heures supplémentaires, les principes habituels s'appliquent. Si le travailleur continue à travailler pendant la pause de midi sans que cette situation ne suscite de remarques de la part de l'employeur, ce dernier risque de devoir payer des heures supplémentaires et d'octroyer du repos compensatoire. En effet, il aurait tacitement accepté la prestation d'heures supplémentaires.

Afin d'éviter ce cas de figure, l’employeur peut intégrer dans le règlement de travail une disposition selon laquelle il est interdit de prester des heures supplémentaires sans accord préalable.

Il est toutefois possible d’éviter cette situation en signalant systématiquement au travailleur qu'il doit prendre sa pause de midi. Si, malgré toutn, ce dernier s'obstine à ne pas prendre sa pause de midi, il sera dès lors conseillé de lui envoyer une lettre d'avertissement.

L'entreprise doit-elle être équipée d'une cafétéria ? Est-il interdit de manger devant l’ordinateur ?

En principe, l'employeur est tenu de prévoir une cafétéria séparée des postes de travail. Exceptionnellement, et moyennant l'accord du comité de prévention, l'entreprise ne doit pas disposer d'un local séparé.

En revanche, l'employeur peut autoriser les travailleurs qui partagent le même bureau à y manger, à condition que l'hygiène reste toujours garantie et que le conseiller en prévention - médecin du travail ainsi que le comité de prévention aient marqué leur accord. Cela permet aux petites entreprises de prévoir par exemple une table à manger séparée installée dans le même local que celui abritant les bureaux.

Mais étant donné que l'hygiène doit toujours être garantie, il est difficilement concevable qu'un conseiller en prévention ou un comité de prévention autorise les travailleurs à manger devant leur d'ordinateur.

Que se passe-til si un accident à lieu pendant la pause de midi ?

Pour être qualifié d'accident du travail, l'accident doit se produire pendant et par le fait de l'exécution du contrat de travail. Par conséquent, les accidents survenus pendant la pause de midi se situent dans une zone grise. En effet, un accident du travail ne doit pas nécessairement survenir pendant les heures de travail.

Si le travailleur occupe sa pause de midi 'normalement' (exemple : déjeuner dans le restaurant d'entreprise), l'accident sera considéré comme un accident du travail.

Si le travailleur est encore sous l'autorité (virtuelle) de l'employeur, et c'est le cas pour les activités ayant obtenus l'accord tacite ou explicite de l'employeur, l'accident sera également considéré comme un accident du travail.

Si, par contre, le travailleur exerce des activités personnelles, qui ne peuvent être considérées comme une occupation normale du temps de repos, il ne sera pas question d'accident du travail.

Un doigt de pied écrasé par un haltère lors d'une session de fitness pendant la pause de midi ne sera donc probablement pas considéré comme un accident du travail. Il en va autrement pour une cheville tordue suite à une chute malheureuse dans les escaliers.