Quel levier pour motiver son personnel?

Auteur: L'Echo (20/11/2019)
Temps de lecture: 5min
Date de publication: 04/12/2019 - 09:24
Dernière mise à jour: 10/12/2019 - 11:07

La recherche de la qualité optimale pour le fonctionnement d’une organisation est un facteur de motivation et une réponse au besoin de sens pour les membres de son personnel.

L’Echo rendait compte dans son édition du 9 novembre dernier des résultats d’une enquête menée auprès de 5.000 salariés par Bright Link, spin-off de l’UCLouvain spécialisée dans la prévention du burn-out, sur les facteurs d’épuisement professionnel.

Au premier rang de ceux-ci figurent les directives de travail contradictoires, la charge de travail, l’hyperconnectivité; mais aussi les conditions de travail et le management.

Les palliatifs sont multiples et divers et toute organisation doit s’interroger sur ceux qui sont les plus adaptés à son fonctionnement. Tout employeur, quel que soit son secteur d’activité ou la taille de son entreprise a en effet la responsabilité des personnes qui sont à son service car quand l’exécution du travail a des répercussions préjudiciables sur la santé, physique ou mentale, de celles-ci, c’est tout l’entourage qui en subit les conséquences.

Moins que jamais – tous les indicateurs l’attestent – il n’est possible d’opérer une distinction schizophrène entre le travailleur ou la travailleuse et la personne dans sa globalité; le sort professionnel est étroitement intégré au destin personnel.

C’est l’occasion de rappeler combien la recherche de la qualité optimale pour le fonctionnement d’une organisation est un facteur de motivation et une réponse au besoin de sens pour les membres de son personnel.

Le concept de "cercles de qualité" est un peu tombé en désuétude; on se souviendra qu’il s’agissait de confier aux travailleurs et travailleuses le soin de réfléchir à l’organisation de leur travail et de proposer des pistes pour son amélioration.

Depuis lors, la gestion de la qualité a été gagnée, comme tant de dimensions de la vie des organisations, par la culture du chiffre: indicateurs, recherche de la performance pour elle-même, conformation à des normes extérieures et standardisées (ISO), conquête de labels relevant plus du marketing,… Ceci peut expliquer la réticence de certaines personnes à s’engager dans une démarche "qualité", perçue comme une surcharge de travail dont elles ne seront pas les premières bénéficiaires.

Pourtant, le bon sens plaide pour que chacune et chacun se convainque de ce qu’en plaçant la recherche de la meilleure qualité possible au centre de son fonctionnement, une organisation se donne les moyens de reconnaître l’expertise des personnes qu’elle occupe, de contribuer ainsi à leur motivation et répond à leur attente de sens dans l’exercice de leur activité professionnelle.

La recherche de la qualité, en toutes ses dimensions, permet en effet l’émergence de dynamiques transversales et fonde une communauté de travail consolidée. Elle passe par:

- la qualité de la gouvernance: un cap clair, des décisions nourries d’une connaissance fine de leurs implications en termes de gestion, une communication transparente,… ;

- la qualité du management: une pleine conscience de ce qu’implique de se voir confier une équipe et de la responsabilité sur le bien-être et le "destin" professionnel, en ce compris la formation, de ses membres,… ;

- la qualité des processus: un regard réflexif partagé sur les "chevilles" du fonctionnement de l’organisation, pour fluidifier celui-ci et alléger, autant qu’il est possible, la charge quotidienne;

- la qualité des coopérations internes: la mise en place d’un maillage structuré de collaborations pour prévenir les doublons, percevoir et intégrer les contraintes respectives et les surmonter ensemble;

- la qualité du service offert: parce que la fierté partagée de ce résultat nourrit la motivation de chacune des personnes qui y a contribué.

In fine, bien sûr ces efforts rejaillissent immanquablement sur la qualité de l’image de l’organisation.

De notre côté, nous avons pris cette problématique à bras-le-corps. Une vice-rectrice à la qualité a ainsi intégré depuis un an l’équipe rectorale pour affirmer le soutien politique à cet effort institutionnel. Qu’une institution d’enseignement fasse ce choix est un signe pour ses étudiants aussi, qui seront, dans tant de domaines, les responsables de demain.

L’implication, de toutes et tous, y est le thème porteur de cette politique. Est ainsi confirmée combien celle-ci peut être mobilisatrice et venir en soutien de la consolidation d’un collectif de travail où chacune et chacun trouve pleinement sa place, peut exprimer de façon optimale ses compétences et trouve ainsi le sens de sa contribution au projet commun.

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