MeTooPay nourrit le débat sur la discrimination salariale

Auteur: Partena Professional (HR-service provider)
Temps de lecture: 3min
Date de publication: 17/02/2020 - 15:40
Dernière mise à jour: 31/08/2023 - 13:36

À la fin de l'année dernière, plus d'une centaine de femmes d'affaires britanniques de première ligne ont lancé la campagne en ligne #MeTooPay. Leur objectif? En finir avec les inégalités salariales illégales entre les hommes et les femmes occupant les mêmes fonctions au Royaume-Uni.

“Avec cette campagne, nous ne souhaitons pas nous focaliser sur la sous-représentation des femmes aux postes de direction: nous voulons dénoncer en premier lieu la discrimination salariale pure et simple qu’elles subissent.”

- Dido Harding, ex-CEO de TalkTalk Telecom Group

La campagne #MeTooPay, au Royaume-Uni, a été largement relayée dans la presse. Les noms des femmes à l'origine de la campagne n'y sont certainement pas étrangers. Parmi elles figurent notamment Moya Greene, l’ex-patronne de l'ancienne entreprise postale d'État Royal Mail, et Emma Walmsley, CEO du géant pharmaceutique GSK.

Dido Harding, qui a occupé de longues années un poste à la direction du géant britannique des télécommunications TalkTalk, a rejoint le mouvement. Dans le Guardian, elle a exposé les raisons qui incitent toutes ces femmes d'affaires britanniques pourtant bien payées à s'engager dans cette voie aujourd’hui.

“De notre point de vue, il est très tentant de croire que la discrimination salariale fondée sur le genre n'est plus un sujet d'actualité dans ce pays”, a-t-elle souligné. “Jusqu'à ce que, subitement, plusieurs cas révèlent clairement que les femmes, même à des postes très élevés, sont souvent beaucoup moins bien rémunérées que leurs homologues masculins occupant exactement les mêmes fonctions. Avec cette campagne, nous ne souhaitons pas nous focaliser sur le fait que les femmes sont encore sous-représentées aux postes de direction: nous voulons dénoncer en premier lieu la discrimination salariale pure et simple qu’elles subissent.”

Justice

Le sujet s’est enflammé lorsque Stacey Macken – qui travaille pour BNP Paribas dans la City de Londres – a obtenu gain de cause dans un procès intenté contre son employeur en septembre de l'année dernière.

Stacey Macken percevait un salaire annuel confortable de 120.000 livres. Elle a toutefois découvert que son collègue masculin, au même poste, recevait 160.000 livres par an. En outre, ledit collègue bénéficiait d'un bonus bien plus élevé. Le juge britannique a estimé son argumentation valide et condamné BNP Paribas à lui verser des dommages et intérêts.

Discrimination salariale

Plus d'une centaine de dirigeantes du monde britannique des affaires ont réagi en plaçant une annonce remarquée dans le Financial Times, dans laquelle elles ont ouvertement assuré Stacey Macken de leur soutien, ainsi que “toutes les femmes qui travaillent et sont victimes de discrimination salariale”.

Peu de temps après, les initiatrices ont lancé leur propre site internet, invitant d'autres femmes d’affaires non seulement à se joindre à la campagne, mais aussi à participer, à terme, à un forum où seront signalés les nouveaux cas de discrimination salariale et présentées les décisions de justice autour de ce sujet. Les victimes de discrimination salariale peuvent également s'adresser à la plateforme pour obtenir les conseils de spécialistes des salaires.

8,9%

Les statistiques officielles du gouvernement révèlent qu'en 2018, l'écart de rémunération entre les hommes et les femmes travaillant à temps plein au Royaume-Uni s'élevait à 8,9%.

En 2012, la différence de salaire s'élevait encore à 9,5%. Autrement dit, l’amélioration est négligeable pour l'heure.

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