La Lituanie, nouveau paradis des start-ups

Auteur: L'Echo (29/11/2019)
Temps de lecture: 3min
Date de publication: 04/12/2019 - 09:24
Dernière mise à jour: 27/01/2020 - 16:53

Véritable eldorado pour start-ups, la Lituanie a réussi à se transformer en quelques années. Avec un plan de bataille à base d’incitants fiscaux et de main-d’œuvre à bas coût, elle a attiré les meilleures start-ups européennes. La Belgique pourrait s’en inspirer, mais attention…

Cela devait arriver depuis plusieurs mois, c’est tombé cette semaine. La Lituanie a produit sa première licorne. Avec une levée de fonds de 128 millions d’euros, Vinted, l’application de revente de vêtements et accessoires de mode, est la première entreprise lituanienne de l’histoire à dépasser le cap du milliard de valorisation. Ce pays balte est rarement associé à la technologie et aux start-ups, et pourtant. En quelques années, il est devenu un véritable eldorado pour start-ups.

En six ans, le nombre de start-ups présentes sur le territoire est passé de 70 à 450. Pour faciliter l’établissement de jeunes pousses prometteuses sur son territoire, le gouvernement local a créé plusieurs incitants, comme une facilité administrative déconcertante qui permet de créer une nouvelle entreprise en trois jours. Deux villes du pays reccueillent la quasi-totalité des start-ups: Kaunas et surtout Vilnius. La capitale de ce petit pays a réussi le tour de force de devenir la capitale de la fintech européenne juste derrière Londres. En 2016, lors du référendum sur le Brexit, la Lituanie n’a pas voulu manquer l’opportunité de récupérer toutes les entreprises du secteur bancaire qui allaient fuir la capitale britannique. La ville compte aujourd’hui 180 entreprises du secteur fintech, parmi lesquelles les QG européens de Google Pay et Revolut. Ayant peur de perdre leur licence européenne, ces entreprises financières ont trouvé un refuge idéal à Vilnius, qui leur a proposé d’obtenir une licence bancaire en 3 mois. Un record.

Autre argument qui fait mouche auprès des start-ups et entreprises technologiques: les coûts. Celui de la main-d’œuvre est très faible pour un niveau de compétence technique et technologique généralement supérieur à la moyenne européenne. Le coût de la vie est également inférieur aux autres capitales européennes, élément non-négligeable pour une start-up qui débute.

Au-delà de ses attraits évidents, la Lituanie a surtout un plan. Baptisé STIG, pour "Start, Technovate, Invest, Grow". Il s’agit du kit parfait pour attirer des entreprises tech. Au menu: aides fiscales, programme spécifique pour les nouveaux arrivants, cadre réglementaire adapté, régulations ouvertes et j’en passe.

La Belgique peut-elle s’inspirer de ce modèle? Oui sur certains aspects et elle le devrait certainement. Attention tout de même à ne pas se renier pour attirer. Le modèle lituanien a transformé des villes entières pour répondre aux exigences des champions de la tech. Cela se fait au détriment des populations locales, à qui on oppose l’argument imparable de l’emploi. Il est aussi très difficile de trouver le juste équilibre entre l’attractivité de son territoire et le soutien aux entreprises domestiques. Il faut en tout cas garder un œil sur ce pays qui avance plus rapidement que tous ses voisins européens.

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