Les marchandises circulent mieux que les travailleurs

Auteur: L'Echo (19/12/2019)
Temps de lecture: 3min
Date de publication: 07/01/2020 - 15:52
Dernière mise à jour: 27/01/2020 - 13:04

La distance géographique demeure un frein aux flux économiques, même en Belgique. Même si la mobilité de la main-d’œuvre reste assez faible, les Wallons et les Bruxellois iront plus volontiers travailler dans une autre Région du pays.

Même à l’heure de la mondialisation, les distances géographiques demeurent un frein aux échanges économiques, y compris à l’intérieur d’un petit territoire comme la Belgique. Le constat vaut davantage pour la mobilité des travailleurs que pour les flux de marchandises ou de capitaux. C’est ce que montre une étude de la Banque nationale qui se penche sur les flux économiques entre les trois Régions de Belgique.

Peu de mobilité professionnelle

La BNB constate – et ce n’est pas une nouveauté – une faible mobilité des travailleurs en Belgique. Pas moins de 85% des salariés travaillent dans la région où ils habitent. Même constat à l’échelle provinciale: 75% des salariés ne quittent pas leur province pour travailler. Ce qui explique au moins en partie la persistance de grandes disparités en matière de chômage entre les trois Régions. À Bruxelles et en Wallonie, la part des navetteurs interrégionaux (20% de l’emploi total) est plus importante qu’en Flandre (12%). "Ici, la nécessité économique fait loi", relève la BNB.

Si la distance est un frein à la mobilité géographique, son incidence dépend des caractéristiques des travailleurs. Les personnes hautement éduquées, les employés du secteur privé et les fonctionnaires franchissent davantage les frontières régionales pour se rendre au travail que les personnes moins éduquées ou les ouvriers. Les travailleurs interrégionaux sont généralement actifs dans les banques et les assurances, l’informatique, les ministères et les services aux entreprises.

Peu de liens financiers

Les mouvements de capitaux entre les Régions concernent peu de firmes. En Flandre et en Wallonie, seules 1 à 2% des firmes détiennent des participations financières ou des établissements dans une autre Région. Le pourcentage est plus élevé à Bruxelles (6%), qui accueille beaucoup de sièges d’exploitation. Les quelque 600 firmes qui sont établies dans les trois Régions sont de gros acteurs puisqu’elles emploient en moyenne 800 salariés.

Substantiels échanges de biens et de services

L’étude de la BNB souligne la prédominance du commerce interrégional sur le commerce international: 6% des firmes belges exportent des biens ou des services vers l’étranger, alors que la proportion de firmes qui vendent à au moins une autre Région s’élève à 55%.

Pour les établissements situés en Flandre, les ventes à destination de Bruxelles et de la Wallonie s’élèvent à 29% du volume total de ventes extrarégionales. Ceci étant, le marché interrégional est plus important encore pour les entreprises wallonnes (44%) et bruxelloises (57%).

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