Le salarié belge est absent 21,6 jours par an

L'absentéisme chez les salariés continue d'augmenter. Selon une étude de Partena Professional, le salarié belge s'absente du travail principalement pour cause de maladie (après avoir déduit les congés légaux). Ce constat se base sur une analyse de Partena Professional sur base des chiffres récoltés auprès de 15 000 entreprises au cours de ces 12 derniers mois. Les absences de longue durée sont particulièrement à la hausse et, ce sont surtout elles qui font augmenter la moyenne des jours de maladie, malgré tous les efforts consentis en ce qui concerne le « travail faisable et maniable » et la réinsertion des malades de longue durée. En outre, les chiffres montrent que la répartition des rôles dans les familles belges reste très traditionnelle : ce sont principalement les femmes qui s’absentent pour s’occuper de leurs proches. Les hommes, quand à eux, font un travail (plus) à risques.

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Une étude de Partena Professional montre que l'absentéisme des salariés belges continue d'augmenter. Partena Professional a réalisé une enquête auprès d‘un échantillon de 15 000 entreprises, représentant 150 000 salariés, au cours de ces 12 derniers mois.*



Si on exclut les vacances, la maladie est de loin la principale cause d'absence. Le salarié belge s'absente du travail en moyenne 21,6 jours par an pour cause de maladie.



Il s'agit d'une augmentation de plus de 2 jours (13%) par rapport à 2014. Il y a 5 ans, le salarié belge était moins absent pour cause de maladie, avec une moyenne de 19 jours par an.



Les femmes sont plus susceptibles de s'absenter que les hommes : environ 26 jours par an, contre 18 jours pour les hommes. L'âge est également un important facteur d'absence pour cause de maladie. À partir de 44 ans, on observe une forte augmentation des absences pour des raisons de maladie (+62%), et tout au long de la carrière, une augmentation constante du nombre moyen de jours de maladie par an. 



Les grippes et les rhumes nous coûtent une semaine par an



Selon Partena Professional, cette moyenne doit être interprétée avec prudence.

Il apparaît que le nombre de « jours de maladie payés par l'employeur » reste très stable tout au long de la carrière : environ 5 à 6 jours par an. Les femmes sont légèrement plus souvent malades que les hommes (6,63 jours par an contre 5 jours pour les hommes).



Wim Demey, Partena Professional : « En fait, on peut dire qu'un employé ordinaire est touché par la maladie - le rhume et la grippe pour ainsi dire - pendant une grosse semaine par an. Ces chiffres sont très stables tout au long de la carrière. Il est frappant de constater que les employés les plus âgés (65 ans et plus) sont même les moins susceptibles de s'absenter pour cause de maladie. »



C'est surtout dans la catégorie « jours de maladie payés par l'INAMI » que l'âge joue un rôle important. C'est aussi cette catégorie qui est responsable de la forte augmentation de l'absentéisme.



En l'espace de 5 ans, 2 de ces jours de maladie en moyenne ont été ajoutés pour les hommes (de 10 jours par an en 2014 à 12 jours l'an dernier) et 4 jours pour les femmes (de 14 à 18 jours par an). Partena Professional souligne qu'il s'agit d'un groupe d'employés plutôt restreint, mais qui a quand même un impact important sur la moyenne. 



Wim Demey, Partena Professional : « Parce que les employés de ces catégories sont souvent absents pendant très longtemps - souvent plus d'un an - ils ont un impact très important sur la moyenne. Un exemple typique pourrait être le travailleur de la construction qui ne peut plus travailler en raison de problèmes de dos. Ces absences sont peu visibles au sein des entreprises, les salariés concernés n'étant parfois pas au travail pendant des années. Mais pour la personne et pour la société, l'impact est bien sûr important. Les efforts consentis en faveur de « travail faisable » et de la réinsertion des malades de longue durée ne semblent pas encore aboutir à la réduction souhaitée de ces chiffres. »



Les femmes s’occupent de leurs proches : les congés palliatifs doublent



Les chiffres sur l'absentéisme montrent également que la répartition des rôles dans les ménages belges reste fortement traditionnelle. Par exemple, les femmes prennent beaucoup plus de congés pour s’occuper des fonctions de soins.

Le crédit-temps semble être la principale raison de l’absence au travail après une maladie. Les femmes (environ 4 jours par an) en consomment beaucoup plus que les hommes (1,64 jour par an). 



La même différence peut être observée pour le congé de paternité (en moyenne 0,16 jour par an) par rapport au congé de maternité (en moyenne 3,56 jours par an). Le nombre de jours de congé de paternité par an a doublé depuis 2014, ce qui pourrait indiquer que les hommes le prennent plus souvent et plus longtemps.



Le congé pour soins palliatifs, qui a doublé par rapport à il y a cinq ans (2014), constitue également une augmentation importante. Ici aussi, nous constatons que les femmes l'utilisent deux fois plus souvent que les hommes : 0,31 jour par an pour les femmes contre 0,16 jour pour les hommes.



Les grèves et les accidents du travail sont l'affaire des hommes



D'autre part, la grève est principalement l'affaire des hommes, tout comme les accidents du travail. L'an dernier, les employés masculins ont passé en moyenne 0,13 jour en grève, soit deux fois plus que les femmes. D'une manière générale, les travailleurs belges sont en grève jusqu'à deux fois moins souvent qu'en 2014.



Les accidents du travail sont restés stables au cours des cinq dernières années, tant pour les hommes que pour les femmes. En moyenne, les hommes consacrent 1,2 jour ouvrable par an aux accidents du travail, soit un peu plus d'une journée de travail. En moyenne, les femmes sont absentes une demi-journée par an pour cause d'accident du travail (0,6 jour ouvrable). Les hommes semblent donc faire un travail plus dangereux que les femmes.



Les jeunes employés sont les moins absents, sauf si ils habitent loin de leur lieu de travail



Les plus jeunes travailleurs (moins de 25 ans) sont les moins susceptibles de s'absenter du travail. S'ils sont absents, c'est principalement parce qu'ils décident de prendre un congé sans solde (environ 4 jours par an). Les travailleurs âgés (55 ans et plus), par contre, ne prennent que 1,3 jour de congé sans solde par an.



Il est toutefois étonnant de constater que les jeunes employés qui vivent loin de leur lieu de travail (plus de 60 kilomètres) sont plus susceptibles de s'absenter pour cause de maladie, surtout dans les petites entreprises comptant moins de 10 employés. La différence est de quasiment deux jours ouvrables complets par an.



Wim Demey : « C'est une grande différence. Nous savions déjà que la distance domicile - lieu de travail avait un impact sur la rétention des employés. C'est encore plus surprenant de constater que cela a aussi un impact sur l'absentéisme. Les jeunes employés qui vivent très loin de leur travail ont parfois tendance à prendre une journée s'ils ne se sentent pas en pleine forme. »