Travailler en 2030 ?

Auteur: By Julie de Partena Professional (Author)
Temps de lecture: 6min
Date de publication: 09/08/2018 - 15:57
Dernière mise à jour: 03/12/2019 - 17:25

La technologie, avantage ou handicap ?

La technologie… de quel œil la considérer ? Faut-il avant tout s’en inquiéter ou apprécier son côté pratique ? Il se dit qu’elle va nous faire perdre nos emplois. Que nous allons devenir inutiles, que les robots vont nous prendre notre travail. Comme dans le livre 1984 de George Orwell. 

D’un autre côté, cette évolution technologique est une bonne chose et je vois aussi ce qui aujourd’hui avance beaucoup plus vite et plus efficacement grâce à elle. Les éléments sur lesquels il n’est plus besoin de s’attarder, comme l’enregistrement et le traitement des données administratives. Pour rien au monde je ne voudrais en revenir au papier et au stylo ! Et puis la technologie, c’est tout de même bien plus qu’un simple « truc ». Sans oublier tout ce qu’elle nous permet de réaliser !

La technologie, ce qu’en dit Peter Hinssen est porteur d’espoir !

L’évolution technologique exerce d’ores et déjà une influence énorme sur notre marché du travail. Et ouvre sans cesse de nouvelles possibilités, dont nous rêvons en cachette. De ce point de vue, elle s’avère très positive et donne même de l’espoir : 

« Prenons l’exemple d’un chauffeur de camion qui doit conduire 8 heures durant. Le seul élément saillant de sa journée (…) consiste à rouler à 81 km/h pour rattraper un véhicule qui avance à 79 km/h. C’est de la pure terreur psychologique. Je me sentirais plus en sécurité si un algorithme était au volant du camion plutôt qu’un être humain qui s’ennuie à mourir depuis 7 heures, envoie des messages sur WhatsApp ou regarde des vidéos.

Nous devons mettre les travailleurs à contribution en fonction de leurs capacités créatives et les écarter de ces métiers vides de sens. Pourquoi ne pas les orienter vers les secrétariats sociaux, les agences bancaires et les bureaux d’assurance, mais aussi l’administration ? Ils s’occuperaient alors de choses beaucoup plus utiles que dans leurs métiers actuels, à condition d’en automatiser au moins une partie. »

Ce ne sont pas mes propres mots, mais ceux de Peter Hinssen, entrepreneur technologique très en vue, parus dans De Morgen [1] [2] [3]. Et il a tout à fait raison.

Les métiers d’avenir ?

Out with the old. In with the new. Inutile de paniquer : si la moitié des emplois disparaissent ou sont automatisés dans les 20 prochaines années, comme l’affirme The Economist, d’autres métiers verront également le jour. Du travail, il y en aura toujours.

Mariano Mamertino a analysé les changements qui traversent le marché du travail et identifié les 10 métiers d’avenir pour le site de recherche d’emploi Indeed.

Ces emplois numériques paraissent d’ores et déjà être à l’épreuve du temps : Cyber Security Expert, Virtual Reality Expert, Internet of Things Developer, Data Scientist, Digital Marketer, Digital Designer, Logistics Manager, et la liste est encore longue.

  • Cyber Security Expert ?

La sécurité de nos données gagne en importance au fur et à mesure que nous les mettons en ligne. Après les piratages de Ashley Madison et de VTech, le nombre d’offres d’emploi pour des Cyber Security Experts a augmenté de 50 % en 2014.

La sécurité ne se limite pas à contrer les pirates informatiques. Il faut aussi assurer la protection des données à caractère personnel et respecter le RGPD (art GDPR). Ce qui s’apparente aujourd’hui encore à un « petit à-côté » qui s’ajoute aux missions d’un temps plein va évoluer pour devenir un métier à part entière.

  • Internet of Things Developer ?

Au début, il y a eu les développeurs Web. Ensuite sont venus les développeurs d’applications mobiles. Et aujourd’hui, il y a l’Internet of Things ou IoT, c’est-à-dire l’internet des objets, la technologie qui les relie à l’internet.

IoT ? Pensez aux applications au niveau du consommateur (réglage des thermostats à distance, préchauffage du four, sélection de morceaux de musique à diffuser dans la maison, la voiture ou au bureau) et au niveau des entreprises (planification d’itinéraires en ligne, par ex. pour les livreurs d’Amazon.com, gestion des stocks en ligne, big data lors d’événements pour l’office du tourisme de votre ville).[4]

Toutes ces informations sont liées à l’internet. Il faut donc les structurer.Rien d’étonnant dès lors si le nombre d’offres d’emploi dans le domaine de l’IoT a progressé de pas moins de 376,9 % en 2015 par rapport à 2014.

Ces structures doivent également être connectées, surveillées et maintenues correctement. Au domicile des clients, au bureau ou sur le site de production par ce que Robert Decant, CEO d’ESAS(https://www.esas.eu/nl/over-esas-0), appelle des plombiers numériques. Les formations à des nouveaux métiers comme ceux-là ne se trouvent pas encore dans l’enseignement classique, mais se donnent sur le tas. ESAS assure ainsi à ses collaborateurs une formation d’avenir sur mesure, en collaboration avec le VDAB.  [5]

  • La Human Touch du gestionnaire des RH, du professeur, du cuisinier et de l’infirmière

En tant que gestionnaire des RH, vous serez à l’avenir concerné(e) par l’automatisation des procédures de sélection. Mais vos qualités humaines resteront l’élément décisif dans ce processus.

Les professeurs ne se tiendront plus en dépositaires du savoir devant une petite classe soumise à leur autorité, leur rôle évoluera vers celui de partenaire ou de mentor. Sans compter qu’une classe virtuelle élargira sensiblement leur public. Le monde entier pourra suivre leurs cours, à condition qu’ils soient suffisamment intéressants.

Les fonctions liées aux soins (infirmier, aide-soignant, ergothérapeute, etc.) auront beaucoup de succès. Car dans trente ans, un quart de la population européenne aura plus de 65 ans.

D’après cette étude, la probabilité que les ordinateurs reprennent le travail de cette catégorie de professionnels est insignifiante, car elle ne dépasse pas 1 %. Chacun de ces métiers exige un niveau élevé d’empathie et de flexibilité, mais aussi des bras. Tout comme celui de cuisinier, qui est très créatif, extrêmement manuel et donc immunisé contre la robotisation.

Le changement, une constante

Pour conclure, un dernier conseil de Peter Hinssen :

« Nous avons besoin de beaucoup plus de créatifs. (…) Les évolutions dans l’agriculture seront probablement les plus importantes que nous connaîtrons jamais. Pensez notamment à la viande artificielle ou au remplacement des protéines animales. »

« Nous devons partir du principe que dans les prochaines années, tout ou presque va changer. Nous manquons cruellement de philosophes. Dans un monde qui évolue, la capacité de réfléchir aux conséquences sociales sera cruciale. Par exemple dans la combinaison de l’éthique et de l’intelligence artificielle. (..) Car les scientifiques se concentrent avant tout sur le volet scientifique. Un peu comme le physicien Richard Feynman qui travaillait sur la bombe atomique pendant la Deuxième Guerre mondiale. Lui s’intéressait principalement à la scission de l’atome. Nous devons absolument mettre en place un contrepoids. »

La technologie modifie beaucoup de choses, pour ne pas dire tout, autour de nous. Nous ne devons cependant pas oublier que ces progrès technologiques restent nos propres inventions. Et qu’au final, nous pouvons toujours décider ce que nous acceptons ou pas, jusqu’où nous souhaitons aller et quand le moment est venu de faire une cure de « digital detox »(link art). Nous avons donc la possibilité de définir et de corriger nous-mêmes notre avenir (chacun dans ses propres limites). Il n’est pas trop tard.

Certains métiers vont assurément disparaître. D’autres verront simplement leur contenu changer. Car un robot ou un algorithme ne peut pas tout faire. Nous avons encore une différence à faire, dans toute notre exception. Et c’est très bien ainsi.

Comment voyez-vous les évolutions technologiques, et notre avenir ?

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