Et si (on dit bien « si ») le coronavirus ne disparaissait jamais, nous obligeant à faire du télétravail une solution définitive ? Son application à durée indéterminée serait-elle vivable et tout simplement envisageable ? Quelles leçons pouvons-nous tirer du confinement ?
On vous lance quelques idées. Attendez-vous à quelques discussions pointues lors de votre retour au bureau.
Se faire confiance à distance ?
Un confinement permanent serait-il vivable et tout simplement faisable ? On en doute. Surtout lorsqu’on ne se connaît pas encore vraiment. En effet, 70 % de notre communication passe par le langage corporel. Un mode d’expression dont nous privent nos échanges en ligne.
Dans ce cas, comment travailler sans véritablement se rencontrer ? Ce point pose nettement moins problème lorsque les travailleurs concernés se connaissent déjà, qu’ils entretiennent un lien et qu’ils se font confiance. Dans ce cas de figure, nous pouvons juste consolider les bases de notre relation et les développer. Mais comment ? Tout dépend des enseignements que nous pourrons tirer du confinement. En voici un aperçu.
A l’épreuve du confinement : faut-il récompenser la présence ou le travail fourni ?
Back to business. Ceux d’entre vous qui ont pu accorder le télétravail à leurs collaborateurs auront noté que les réunions virtuelles sont soumises à un ‘filtre objectif’ : nous avons moins de temps, notre capacité d’attention se réduit et nous nous concentrons sur les points à l’ordre du jour. La personnalité, agréable ou déplaisante, de certains se trouve reléguée l’arrière-plan. Le travail fourni par vos collaborateurs devient prioritaire.
Vous repérerez donc vite qui effectue correctement son travail et qui ne le fait pas. Lorsque vous devez aller à l’essentiel, les prestations des travailleurs pèsent plus que leur simple présence. Le travail de la fourmi attire (enfin) autant l’attention que celui de la cigale du bureau.
Dans ce cas, est-il vraiment pertinent d’encore rémunérer vos travailleurs en fonction des heures de travail réalisées par mois et non pour le travail fourni ? Cette approche se justifie-t-elle vraiment lorsque tout le monde n’abat pas la même quantité de travail ? Avez-vous déjà réfléchi à la manière dont vous pourriez récompenser et motiver vos collaborateurs les plus zélés ?
● Petit sujet à glisser lors de votre prochaine réunion : comment vos travailleurs aimeraient-ils être récompensés et motivés ?
Vous exploitez mieux les talents de votre équipe
« Qui effectue correctement son travail et qui ne le fait pas ? » Quoi ? Répondre à cette question ne vous éclairera en rien sur les talents que possède votre équipe. Tout le monde est un génie, mais si vous jugez un poisson sur sa capacité à grimper aux arbres, il vivra toute sa vie en croyant qu’il est stupide. Maintenant que vous êtes en mesure de juger les prestations de chacun de manière plus objective, vous êtes également plus à même de remarquer dans quels domaines excellent vos collaborateurs.
Vous atteindrez uniquement le rendement souhaité en confiant le bon poste à la bonne personne. Un plus pour votre travailleur, qui préférera s’impliquer dans un domaine qu’il maîtrise. Et un plus pour vous, car votre collaborateur sera plus épanoui au travail. Comment se débrouillent vos travailleurs ? Avez-vous placé le bon candidat au bon poste ?
● Petit sujet à glisser lors de votre prochaine réunion : chaque membre de votre équipe est-il en mesure de s’épanouir de manière à apporter du sens à son job ? Et à rester utile à son poste ?
Vos travailleurs se découvrent réellement
Ce confinement nous aura poussés à revenir à l’essentiel. Vous, en tant qu’employeur, mais aussi vos travailleurs.
Notre quotidien « d’avant » nous empêchait parfois de nous arrêter. On se laissait emporter par le rythme de l’équipe. C’est vrai, c’est tellement plus gai et plus efficace de travailler en équipe. Le temps consacré à une tâche passe plus vite en groupe que seul devant son ordinateur. Mais cet effet (positif) peut également nous distraire et même nous nuire. Trop fréquente, cette émulation devient une source de stress et nous emporte dans une course malsaine.
Depuis le début du confinement, employeurs et travailleurs sont libérés de cette distraction et se retrouvent en tête-à-tête avec eux-mêmes. Un tête-à-tête susceptible de vraiment changer les choses. Au début, cela peut être surprenant, irritant ou même démotivant, mais au bout d’un moment, chacun d’entre nous finit par trouver ses propres ressources au plus profond de lui-même. Qu’est-ce que j’aime faire ? Qu’est-ce qui me donne envie de me lever le matin ? Qu’est-ce qui me fait plaisir dans mon travail ? Qu’est-ce que je peux encore apprendre ? Qu’est-ce qui me fait oublier la notion du temps ? En quoi aimerais-je (encore) m’améliorer ?
Des questions qu’il est impossible de se poser en pleine course contre la montre, mais qui s’invitent dans notre esprit dans un moment de calme, de silence ou d’ennui. Par exemple, à la suite d’une épreuve personnelle, comme un burn-out.
En nous invitant à nous recentrer sur nous-mêmes, le confinement nous a donné à tous l’occasion de vivre une nouvelle étape de notre développement personnel. Et donc d’en savoir plus sur nous-mêmes.
● Petit sujet à glisser lors de votre prochaine réunion : quelles conclusions tirez-vous de cette période d’introspection ? Et vos travailleurs ? Et comment concilier ces différents points de vue ? Une évaluation s’impose.
Un retour au travail après le coronavirus ?
Le retour au travail après cette période de confinement s’annonce déjà intense. Peut-être que ce retour sera progressif, quelques collaborateurs à la fois. Le Covid-19 nous plonge tous dans une nouvelle réalité professionnelle.