Réintégrer un collaborateur : la communication est cruciale

Auteur: Partena Professional (HR-service provider)
Temps de lecture: 5min
Date de publication: 27/02/2020 - 11:17
Dernière mise à jour: 29/08/2023 - 14:10

Il est illusoire de penser que des collaborateurs absents durant une longue période peuvent, une fois qu’ils vont mieux, reprendre leur poste comme si de rien n’était. Les ressources humaines et le supérieur direct jouent un rôle crucial dans la réussite de leur réintégration.

“Quand l’absence d’un collaborateur est directement liée à son équipe, à son département ou à sa fonction, la réintégration à son poste est plus difficile.”

- Katleen Clappaert, responsable des RH chez Partena Professional

“Les malades de longue durée sont des collaborateurs qui ont été absents pendant au moins un mois”, précise Katleen Clappaert. Depuis trois ans, elle est CFO de Partena Professional et responsable de la politique de ressources humaines du prestataire de services. “Le nombre d’absences de longue durée est en augmentation. Nous l’écrivions déjà sur notre blog l’an dernier."

Les absents de longue durée peuvent reprendre le travail après concertation – c’est le scénario le plus fréquent. “Une autre piste consiste à suivre une procédure de réintégration formelle via le service externe de prévention et de protection au travail”, poursuit Katleen Clappaert. “Elle est notamment privilégiée quand l’absence est liée au travail proprement dit, comme avec un burnout.”

Plus compliqué après un burnout

Au département des ressources humaines de Partena Professional, on a le sentiment qu’un retour au travail peut être plus difficile dans le cas d’un burnout. “Lorsque l’absence du collaborateur est directement liée à son équipe, à son département ou à sa fonction, la réinsertion à son ancien poste est plus difficile”, prévient Katleen Clappaert.

“Lors du retour, il est important que chaque partie prenne les dispositions nécessaires. Le salarié doit réfléchir à ce qu’il veut et ne veut pas dans sa fonction. Il pourrait ainsi découvrir que sa promotion à un poste de people manager n’était pas une heureuse idée, par exemple. Il se peut aussi que le surmenage trouve son origine dans un manque temporaire d’effectifs au sein d’un service. Dans ce cas, c’est à l’employeur d’intervenir.”

Malentendu

Il arrive qu’une absence de longue durée n’ait aucun lien avec le travail. Pensez à une longue revalidation après un accident ou à un collaborateur qui a souffert d’un cancer. 

“Généralement, ces travailleurs sont impatients de revenir, c’est le signe qu’ils vont mieux”, souligne Katleen Clappaert. “Ceci dit, on aurait tort de penser que le retour ne pose aucun problème, même dans ce cas.”

Contact 

“L’employeur doit garder le contact avec le collaborateur pendant son absence. Les ressources humaines le font, ne serait-ce que pour accomplir les formalités administratives nécessaires. Il est important d’exploiter ces moments de contact. Nous conseillons également aux managers de maintenir le lien avec le collègue malade, comme nous conseillons aux absents de prendre régulièrement contact avec leur employeur.”

Avant le retour proprement dit, c’est aux ressources humaines et au département de préparer le premier jour. Le collaborateur est-il en capacité, souhaite-t-il et est-il autorisé à reprendre le travail à temps plein? Faut-il prévoir un travail adapté? Un accompagnement sera-t-il nécessaire pour apprendre à connaître de nouveaux systèmes et processus?

Visite

Chez Menken, un fournisseur de noix de cajou et de cacahouètes (grillées) vendues sous marque de distributeur pour le marché européen de la grande distribution, on se reconnaît dans ce discours.

“Un de nos collaborateurs est resté deux ans chez lui pour un problème à l’épaule: si l’on ne maintient pas le contact, il y a très peu de chances qu’une personne dans cette situation revienne un jour”, estime Guy Van Hoof, responsable de la production à Menken.

“Nous contactons les collaborateurs en absence de longue durée au moins une fois par mois. Généralement par téléphone, même s’il nous arrive de leur rendre visite chez eux, du moins s’ils l’acceptent.”

Concertation

Quand la date du retour approche, des réunions sont organisées entre l’employeur, le travailleur, le médecin du travail et un ergonome spécialisé. 

“Nous établissons un programme clair, avec les tâches que la personne est capable et a l’autorisation d’accomplir. Nous procédons à une évaluation chaque mois et apportons les rectifications nécessaires. Et nous discutons avec les collègues sur le terrain afin qu’ils sachent ce qu’elle peut faire et ne peut pas (encore) faire.”

“Les collaborateurs ne doivent pas nécessairement recommencer à temps plein. Un de nos collègues travaille trois demi-journées par semaine après une longue absence. Au moment de réintégrer un collaborateur, nous veillons à prendre notre temps. Un an ou un an et demi peut s’écouler avant qu’il reprenne sa fonction à part entière.”

Apprécié

Cela exige beaucoup de temps et d’énergie de la part de l’entreprise, même s’il est clair pour Guy Van Hoof que cet effort se justifie. “Nous investissons beaucoup dans la formation de nos collaborateurs, il n’est donc pas facile de les remplacer. C’est pourquoi nous prêtons une grande attention à la réintégration. Nous connaissons nos collaborateurs et nous désirons les garder à bord. Ces efforts sont d’ailleurs très appréciés.”

 

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