Maladie de longue durée : la plus grande croissance est perçue chez les jeunes, les femmes, et dans les grandes entreprises

Auteur: Partena Professional (HR expertise)
Temps de lecture: 3min
Date de publication: 30/04/2019 - 14:00
Dernière mise à jour: 13/11/2019 - 16:06

Besoin de conseils pour renforcer votre politique RH ?

Nos experts sont là pour vous guider et vous conseiller afin de rendre vos équipes plus fortes.

Contactez HR Partners

Les maladies de longue durée connaissent une croissance systématique ces dernières années. Depuis le début de la législature du gouvernement Michel, fin 2014, le nombre de malades de longue durée a augmenté de 20%, c’est ce qu’indiquent les récents chiffres de l’INAMI.

Selon les idées reçues, la croissance de ces dernières années s’explique surtout par la population vieillissante, c’est pourtant le contraire, affirme le Secrétariat Social Partena Professional. « En effet, les catégories où la plus grande augmentation se fait sentir, sont les employés âgés entre 25 et 44 ans, les femmes, ainsi que les employés travaillant dans des entreprises de plus de 199 personnes », déclare Wim Demey, CICP Manager chez Partena Professional.

Des croissances qui diffèrent selon les catégories

Les jeunes entre 25 et 44 ans sont de plus en plus malades pour une longue durée. Depuis 2014, La croissance dans cette catégorie est de 27%[1], contre une croissance de 5% chez les personnes âgées entre 55 et 64 ans. La hausse du nombre de malades de longue durée chez les femmes est quant à elle de 30.83%. Enfin, il se trouve que les grandes entreprises (plus de 199 travailleurs) sont également concernées par cette augmentation de maladie de longue durée. La croissance chez elles est de 37%, contre moins de 10% pour les petites entreprises (moins de 10 personnes).

Un nombre indéfini de sources

« Cet accroissement est d’autant plus inquiétant que les sources de maladies de longue durée semblent loin d’être évidentes », explique Angela Leone, Talent Partners Expert chez Partena Professional. Lorsque, dans le cas des personnes plus âgées, nos clients nous indiquent surtout une invalidité physique, le jeunes se plaignent surtout du ‘trop plein’. » En effet, les jeunes ressentiraient davantage de pression, non seulement au travail, mais aussi dans la sphère privée. Ils éprouveraient beaucoup de difficultés à bien identifier la frontière. « Ils se disent également être à la recherche de plus d’autonomie. Il semblerait que la digitalisation et le working anywhere ne contribuent pas forcément à ce sentiment d’autonomie. »

Beaucoup d’autres raisons viennent s’ajouter à l’absentéisme de longue durée, dont le burn-out. Il semblerait que, contrairement aux petites entreprises, les structures plus larges doivent affronter plus souvent le besoin de sens du travail de leurs collaborateurs. « En effet, dans les petites structures, il est souvent plus facile de percevoir le sens que l’on donne aux efforts de tous les jours. » La mobilité de plus en plus lourde ainsi que l’emplacement du lieu de travail sont souvent mentionnés comme facteurs par les clients de Partena Professional.

Un changement de mentalité

Les raisons liées aux absences de longues étant diverses, le traitement demande de prendre en compte les différences de chacun. « Nous devons faire attention aux solutions simplistes » souligne Angela Leone, Talent Partners Expert. La conscientisation, autant chez l’employeur que chez le travailleur, que le problème n’est pas uniquement lié au monde du travail en tant que tel, est également très important. » 

Le Secrétariat Social Partena Professional constate néanmoins un changement de mentalité auprès de ses clients. « Par exemple, nous constatons de plus en plus d’entreprises belges qui décident de couper l’accès au serveur à partir d’une certaine heure afin d’éviter le surmenage psychologique. On constate des effets positifs sur la santé mentale des travailleurs. Le rôle du manager est également en pleine évolution. Nous constatons une réelle proactivité et volonté d’éviter les absences de longue durée plutôt que d’y réagir. À la fois stresseur et amortisseur, il prend de plus en plus souvent un rôle de coach, ouvert et en alerte pour chaque situation propre aux travailleurs. Le cas échéant, le manager accompagnera également l’employé vers une réorientation, car prévenir est mieux que guérir. » 

[1] Tous les pourcentages de croissance ont pris en compte la période de début 2015 à fin 2018

Articles connexes