Les role models féminins doivent être plus visibles dans les entreprises

Auteur: Partena Professional (HR Service Provider)
Temps de lecture: 3min
Date de publication: 19/12/2022 - 15:24
Dernière mise à jour: 30/08/2023 - 17:00

L’an dernier, si l’on en croit les chiffres du gouvernement fédéral, à peine 28% des chefs d’entreprise belges étaient des femmes. Si on les compare aux hommes, on constate que les femmes sont moins enclines à exercer une activité d’indépendante et dirigent plus souvent de petites entreprises employant un nombre limité de personnes. “Derrière ces chiffres se cache un modèle social profondément ancré”, souligne Leslie Cottenjé, CEO de Hello Customer.

Selon les chiffres de l’Office national de la sécurité sociale (ONSS) et du SPF Économie, les femmes représentent à peine plus de 35% des indépendants dans notre pays. Le nombre de femmes dirigeant une entreprise est encore plus faible: 28,1%, pour 71,9% d’hommes. “La situation est même pire en termes de capitaux de financement, avec seulement 2% du capital-risque alloués aux entrepreneuses”, déplore Leslie Cottenjé, CEO de Hello Customer, une plateforme en ligne qui aide les entreprises à mieux comprendre leurs clients au moyen de l’intelligence artificielle.

Répartition des rôles stéréotypée

La principale cause de ce fossé abyssal reste la répartition séculaire et stéréotypée des rôles: les hommes sont des leaders, les femmes des followers. “Dès l’école maternelle, les enfants sont encouragés à endosser certains rôles en fonction de leur genre. Récemment, j’ai entendu mes deux petits garçons déclarer que les filles ne pouvaient pas être des patronnes! Plus tard, lorsqu’elles doivent se choisir une profession, les filles sont généralement intéressées par des métiers liés aux soins plutôt que, par exemple, aux technologies et aux sciences.”

Doute, perfectionnisme et peur de l’échec

En outre, les femmes ont tendance à davantage se sous-estimer que les hommes. Leslie Cottenjé le remarque dans sa propre entreprise, où les femmes ont besoin d’être encouragées avant d’oser franchir le pas vers un poste de management. “Par comparaison avec les hommes, les femmes ont plus besoin d’être rassurées quant à leurs connaissances, leur expérience et leurs compétences lorsqu’il s’agit d’accepter un poste de management. Même s’ils doutent d’eux-mêmes, les hommes tendent à saisir plus rapidement les occasions qui se présentent.”

 

Ne cherchez pas d’excuse

La CEO d’une des entreprises technologiques affichant la plus forte croissance – en 2020, Hello Customer a remporté le prestigieux prix Deloitte’s Technology Fast 50 – a-t-elle un jour été confrontée à des préjugés, a-t-elle eu le sentiment de devoir faire davantage ses preuves en tant que femme CEO? “Au début, oui, mais je voyais les choses autrement. Au lieu de me dire que les gens réagissaient sans enthousiasme à mes présentations parce que j’étais une femme, je modifiais mon approche la fois suivante afin de susciter leur intérêt.”

Plus de femmes sous les projecteurs

Enfin, bien que le monde des entreprises belges compte de vrais role models féminins, Leslie Cottenjé constate qu’ils ne sont pas suffisamment visibles. “Les femmes ne parlent pas assez de leurs réussites et les entrepreneuses sont aussi trop peu mises en avant dans les médias. Pourquoi interviewe-t-on plus souvent des experts masculins que féminins? Si les entrepreneuses se retrouvaient plus régulièrement sous le feu des projecteurs, elles pourraient inspirer d’autres femmes.”

 

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