Pour une mobilité créative

Auteur: Laurence Philippe
Temps de lecture: 5min
Date de publication: 19/09/2018 - 14:00
Dernière mise à jour: 10/05/2019 - 09:22

Pas une semaine ne passe sans qu’un expert, un ministre, une fédération d’employeurs ou un simple citoyen ne s’exprime sur l’épineux sujet de la mobilité. Les cartes blanches se succèdent mais le problème reste le même. La Belgique est en proie à l’immobilité et rien ne semble pouvoir mettre fin à cette congestion. Pourtant des solutions existent et des nombreuses possibilités s’offrent déjà aux entrepreneurs conscients du problème. Petit tour d’horizon de la mobilité de demain.

RENDRE SA VOITURE DE SOCIÉTÉ CONTRE MONNAIE SONNANTE ET TRÉBUCHANTE

La voiture de société n’est pas responsable à elle seule des files mais force est de constater qu’elle y contribue fortement. Souvent utilisée comme voiture salaire, il existe désormais des alternatives.

2018 a été marquée par l’introduction de l’allocation de mobilité, aussi appelée cash for car. Grâce à cette mesure, un travailleur qui souhaite restituer sa voiture de société, peut le faire avec l’accord de son employeur. La somme ainsi dégagée est traitée au niveau fiscal et social comme une voiture de société évitant ainsi la lourde taxation du travail. Pour ceux qui ne souhaitent pas restituer leur voiture de société, le budget mobilité qui devrait entrer en vigueur le 1er octobre leur permettra d’échanger celle-ci contre une voiture plus respectueuse de l’environnement. Le budget ainsi dégagé pourra être dépensé dans divers moyens de transport durables allant de la trottinette aux voitures partagées en passant par les taxis

UN COUP DE POUCE FISCAL

Si vos travailleurs ne viennent plus en voiture au travail, ils doivent disposer d’alternatives efficaces et ce, à un coût raisonnable. La fiscalité du travail favorise ces alternatives.

Les abonnements de train peuvent être entièrement financés grâce au mécanisme du tiers-payant. L’employeur offre ainsi un avantage exonéré à son travailleur sans en supporter la charge complète.

L’indemnité vélo, à condition qu’elle respecte un certain plafond, est aussi entièrement exonérée. De quoi récompenser les travailleurs qui optent pour ce transport écologique tout en évitant le coût important des charges salariales. Le boom du vélo électrique élargit le public du vélo tout en augmentant son coût. Plusieurs sociétés de leasing l’ont bien compris et ont étendu leur offre à ceux-ci.

AU TRAVAIL, SUR L’EAU ?

A côté de ces solutions plus évidentes, de nouveaux moyens de transport émergent en réaction aux problèmes actuels. Les waterbus contournent le problème des routes congestionnées en empruntant les voies fluviales. Véritable transport de navetteurs à Anvers, il reste toutefois limité à la période estivale à Bruxelles. Suite à la reconnaissance récente comme transports en commun, les travailleurs peuvent voir leur abonnement partiellement pris en charge par leur employeur.

ET UN BUREAU SUR ROUES !

Face au temps passé par leurs travailleurs dans les transports, certains employeurs mettent en place des bus-bureaux. Confortables et disposant du wifi, ceux-ci permettent aux travailleurs d’utiliser leur temps de déplacement pour travailler améliorant ainsi leur équilibre vie professionnelle/vie privée. Le trajet n’est ainsi plus du temps perdu pour le travailleur. Et pour l’employeur, c’est un bon moyen d’attirer et garder de bons profils. 9 lignes roulent déjà de façon permanente. L’initiative est ici dans les mains des employeurs qui seuls peuvent offrir ce service à leurs travailleurs. De grands employeurs ont déjà compris l’intérêt de ce projet.

OU MÊME RESTER CHEZ SOI…

Mieux se déplacer mais aussi moins se déplacer. Le télétravail régulier gagne du terrain jour après jour et se normalise. Là aussi, le gain en temps est immédiat pour le travailleur. Et cela se ressent sur les routes. Le mercredi, jour privilégié des parents pour le home working, les bouchons se font nettement plus rares.

Les bureaux décentralisés sont une autre alternative. Le travailleur a alors la possibilité de travailler certains jours dans un bureau situé plus près de chez lui.

A CHACUN SELON SES BESOINS

Un des nœuds du problème est qu’aucune de ces solutions n’est généralisable à l’ensemble des travailleurs ou des entreprises. Pourtant, cet obstacle n’est pas insurmontable. Les plans cafétérias permettent aux employeurs d’offrir à leur salariés le choix de leur mode de transport. Celui qui opte pour un mode de transport moins cher, libère un budget à dépenser autrement.

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